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De cet argent qui fait tache...
D’un côté, serait-ce nécessaire que de porter son indiscrétion sur ces rouages qui président au préjudice qu’on ne présente plus: L’argent jette le discrédit sur l’acteur politique ?
Sans doute cela requiert un travail acharné de deconstruction, pour voir en quoi l’argent fait tache sur le tableau politique...
Une entreprise d’autant plus ardue que l’acteur-plein-les-poches se trouve catalogué d’avance, enchâssé dans un schéma rapace, avec son sort irrémédiablement scellé à l’opportunisme, puis à l’argent sans odeur.
Au regard de l’inconscient collectif marocain, le SG du RNI se sait dans une mauvaise posture, et que ce n’est pas demain la veille que le citoyen lambda se réconciliera avec l’argent...encore moins avec sa personne .
Gare aux mots partis trop vite...
Si le ministre plein aux as a tiré sans scrupules sur ses adversaires politiques, leur accolant, à la volée, le sobriquet des « ennemies de la réussite », on peut, sans beaucoup nous leurrer , parier que la chose irait comme un gant à d’autres qui auraient l’argent en horreur.
Mais le SG ne peut se mettre la foule à dos...c’est suicidaire.
Le ministre milliardaire n’est pas de la dernière pluie...eut le temps de se roder à la machine médiatique, mesurer les retombés des mots lâchés à la va vite.
À titre d’exemple, pouvons-nous le rappeler à cette incartade mauvais goût qui lui valut la vindicte populaire. Une bévue qui se déclinait comme telle : « celui qui n’est pas éduqué, nous l’éduquerons... ».
Une parade restée gravée dans les mémoires, au même titre que les fameux 17 milliards, et les paniers électoralistes qui ravivèrent les feux d’une colère...
Le PJD dans le viseur...
Le SG, au-delà de ce tact dans le propos, loin d’être naïf, pressentait le sens où les questions allaient se bousculer jusqu’à lui pour évoquer de cette supposée répulsion naturelle entre argent et pouvoir, puis des paniers électoralistes.
Preuve en est que sa réponse abondait d’éléments qui renseignaient sur sa bonne préparation.
D’abord, en bon « sophiste » Le SG fit vite de substituer cet « argent » qui fâche par « entrepreneuriat », une entourloupe sémantique...et d’alléguer que cela ne gêne personne, y compris dans les démocraties les plus avancées qu’un entrepreneur se mêle de politique...
C’est à se demander si le SG n’avait dans l’idée un certain Bernard Tapie récupéré par la Gauche Mitterrandienne...
Peut-être est-ce là un exemple qui fait tache, pour rappel, ce dernier ne s’en mêla pas de la façon la plus orthodoxe...
Mais passons, et comme l’Occident ne va pas sans l’orient, le SG travaille son audience à son goût...martèle que cette idée de mésalliance entre argent et pouvoir aurait connu son essor en Tunisie et en Égypte de par la machination des frères musulmans.
Que c’est donc une idée importée à des visées spécieuses, louée de par ceux qui font barrière au progrès, en obstruant la voix électoraliste à ceux doués de bonnes capacités de mener à bien les affaires de l’État.
Serait-ce là une allusion au parti aux manettes à référentiel religieux ? Qui serait à l’origine de cette campagne qui jette l’opprobre sur les profils argentés ?
Peut-être bien, car le SG, en dépit de ces formulations soigneuses, de ces dehors qui se tiennent aux convenances, semble avoir une dent contre ce parti qui, dit-il, s’en va se cloisonner avec les partis de l’opposition, à discutailler des heures à n’en finir, alors qu’il renâcle à se réunir avec sa majorité...
Et de rajouter, ou d’affirmer, car c’est tout comme, dans cette rhétorique bien taillée : « pourquoi ce parti à 35 sièges mobilise-t-il une telle meute ? Ce parti fait-il si peur ? »
Le bien et l’argent du bien...
Une question qui arborerait le parti de l’aura d’une force tranquille... et de dire plus loin « ces 35 sièges seront bientôt derrière nous » chose qui en dit long sur les pronostics que se fait notre SG...
Si l’opinion publique peut, par moments, être biaisée, toutefois, elle ne peut, toute partiale qu’elle puisse être, passer sous silence cette affaire flagrante liée aux paniers électoralistes perçue comme un marchandage de voix citoyennes...
Le SG pour contrecarrer les animosités déchaînées quant à cette manigance à paniers électoralistes nie en bloc, de plus, condamne de ces basses pratiques, si tant est qu elles aient lieu, puis renchérit avec la rengaine habituelle qui fait que « Joud » soit une « affaire » privée loin de l’appareil du parti, et qui, plus est, n’aurait point de contact direct avec les citoyens, mais agirait plutôt comme un « bailleur de fonds »d’autres associations, et de fermer le bal : « ces gens-là ne veulent pas que nous faisions le bien ? »
Sauf que, des vidéos témoignant de cette affaire de troc de paniers contre les donnés personnelles des récipiendaires avaient soulevé le cœur de nombre de citoyens...
Certains chuchotent qu’au moins un ventre bien rempli aurait des oreilles pour entendre raison, ne point reluquer de cet argent public...
D’autres, adeptes des formules pré-pensées répondent : « Abondance de bien ne nuit point ! »
C’est à se demander si ce coin du globe tournerait plutôt autour de l’argent qu’autour du soleil...
Hicham Aboumerrouane